Comment ne pas confondre ces deux paronymes! Si ces deux mots sont d’origine française, un seul est commun au Québec et à la France, il s’agit du mot «bastringue».
Comment parler de la bastringue sans mentionner le fleuron du folklore québécois, cette chanson interprétée dans les années 1930 par Mary Travers dite La Bolduc, considérée comme la première chansonnière québécoise.
Quand on écoute les paroles de cette chanson (voir les paroles en fin d’article), on serait tenté de croire que la bastringue est une sorte de danse (et au Québec le mot était peut-être utilisé dans ce sens dans ces années-là) mais il s’agirait plutôt du lieu ou de l’occasion où cette danse prend place, soit un bal populaire ou une soirée dansante. Par la suite et plus près de nous, le mot a finalement été utilisé plutôt pour désigner un vacarme et un ensemble d’objets divers, comme dans:
Ramasse ton bastringue!
Arrêtez votre bastringue!
Parlons maintenant du mot «baltringue». Ce mot toujours utilisé de manière très négative qualifie une personne comme incompétente ou incapable de manière familière:
Regarde-moi ce baltringue!
Malheureusement, la paronymie est telle entre les mots «bastringue» et «baltringue» qu’on souhaiterait y voir un sens commun quelconque, mais il n’y en a aucun! De plus, il faut mentionner que le mot «bastringue», bien qu’il fasse partie du folklore commun au Québec et à la France, n’est que bien peu utilisé de nos jours. Alors que le mot «baltringue» est toujours en usage dans le langage familier en France.
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La bastringue
Interprètes: Mary Bolduc et Ovila Légaré (1930)
Elle – Monsieur, monsieur je voudrais danser
Ah! la bastringue et puis la bastringue
Monsieur, monsieur je voudrais danser
La bastringue d’en bas d’Gaspé.
Lui – Venez, venez, j’vais vous faire danser
La bastringue, et puis la bastringue
Venez, venez j’vais vous faire danser
La queue d’votr’ robe va r’voler.
Elle – Avec toi je veux pas danser
Ah! la bastringue et puis la bastringue
Avec toi je veux pas danser
Tu es bien trop excité.
Lui – Mais dis-moi donc, t’es pas gênée
La bastringue, la bastringue
Mais dis-moi donc t’es pas gênée
D’ v’nir m’insulter dans une veillée.
Elle – T’as pas besoin de te fâcher
Ah! la bastringue et puis la bastringue
T’as pas besoin de te fâcher
J’ai fait ça, c’est pour t’étriver*.
Lui – Me voilà donc le coeur brisé
La bastringue et puis la bastringue
Me voilà donc le coeur brisé
D’la peine que tu m’as donnée.
Elle – Viens dans mes bras mon cher André
Ah! la bastringue et puis la bastringue
Viens dans mes bras mon cher André
Viens donc, je vais t’embrasser.
Lui – T’as donc un beau bec sucré
La bastringue, la bastringue
T’as donc un beau bec sucré
Je suis prêt à r’commencer.
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*Etriver: agacer, taquiner.